L’islamisme à l'heure des printemps égyptien et tunisien

Nora BENKORICH


Depuis plusieurs semaines, la « rue arabe1 », que l’on croyait quiétiste, inféodée à l’autoritarisme et réfractaire aux règles de la démocratie, gronde de colère. A la manière d’un écho, cette colère se propage graduellement dans de nombreuses nations du monde arabe, par delà les frontières qui les séparent, relayée et amplifiée par les chaînes câblées et les réseaux numériques. Après la fuite du chef d’Etat tunisien et la démission de son homologue égyptien, de nombreux régimes, que l’ont croyait établis jusqu’aux calendes, doivent à leur tour faire face à de vastes mouvements de protestation. Fruits d’un soulèvement populaire contre le despotisme, ces évènements auraient dû naturellement susciter un enthousiasme unanime dans le camp des démocraties occidentales. Pourtant, les réactions ont été mitigées, oscillant entre « islamo-scepticisme » chez les uns et optimisme chez les autres, tout le monde s’interrogeant en tout cas sur la place des mouvements islamistes dans les régimes post-autoritaires et notamment sur leur attitude vis-à-vis des échéances électorales qui sont annoncées.

 

Confirmation ou échec de l’islamisme ?

 

Aux premiers jours du Printemps arabe prévalait un « islamo-scepticisme » notoire à l’idée de se désolidariser des régimes autoritaires tunisien et égyptien, perçus comme les gardiens de la boîte de Pandore de « l’extrémisme religieux, du fondamentalisme et du terrorisme2 ». Hantés par l’émergence d’une « vague verte », comme celle qui a envahit l’Iran en 1979, les « islamo-sceptiques » estimaient que la chute des dirigeants arabes allait sonner le glas d’un ordre salutaire. C’est cette posture qui fut défendue par de nombreux gouvernements occidentaux. Comme par effet de miroir, cet alibi du spectre de la menace islamiste a été mis en avant par de nombreux dictateurs arabes – en particulier en Libye, où Kadhafi a qualifié les jeunes manifestants de « drogués manipulés par al-Qaida3 », en Egypte, en Tunisie et aujourd’hui en Syrie. Toutefois, depuis la décision onusienne du 19 mars 2011 d’établir une zone d’exclusion aérienne en Libye, la plupart des démocraties occidentales ont changé de camp ; elles prennent désormais le parti des peuples et condamnent leur répression avec ardeur.

 

Les optimistes, pour leur part, ont d’emblée dédramatisé, voire contesté l’existence d’une menace islamiste, n’y voyant qu’un stratagème suranné, ressassé sporadiquement pour justifier les liaisons licencieuses des démocraties libérales avec des dictatures insoutenables. Partant du constat que les islamistes ont raté le coche de la dynamique de contestation et ont tenté de s’y greffer a posteriori, tous se sont accordés sur un bilan d’échec. Ainsi, le politologue Ghassan Salamé considérait que le programme des islamistes, incompatible avec la modernité économique, ne pouvait apporter de réponses concrètes au mouvement de contestation : « Ces insurrections sont des échecs pour les régimes autoritaires et pour les islamistes. Il s'agit d'explosions qui les renvoient dos à dos. [...] De plus, ils sont restés extérieurs à la modernité économique introduite par la globalisation, c'est une dimension totalement absente de leurs programmes [...]. Les islamistes ne font pas non plus la place aux jeunes. Mais plus fondamentalement, l'autorité morale leur a échappé4 ».  Dans cette même veine, Henry Laurens estimait que les islamistes n’étaient plus à même de récupérer le mouvement de protestation car ils avaient commis l’ « erreur » de croire en « une société solidaire où les riches aident les pauvres, où il n’y a pas de conflits ; or, nous sommes dans une phase de conflits sociaux et les islamistes sont perdus car ils n’ont pas de discours adapté à cette situation. […] Ils sont quelque part liés dans leur mentalité aux anciens régimes qui se sont effondrés et ne sont pas prêts à affronter le nouveau monde qui est en train d’émerger5 ».

 

A la lumière des évènements survenus récemment dans l’Egypte et la Tunisie post-révolutionnaires, qu’en est-il de ce postulat d’échec de l’islamisme ? S’est-il confirmé ou infirmé ? S’il s’est infirmé, représente-t-il une menace pour les démocraties arabes en cours de gestation ?

 

Divisions chez les Frères musulmans

 

Mais, tout d’abord, qu’entendons-nous par « islamisme » ? L'islamisme est un courant politique pluriel, convergeant vers le projet d’une société encadrée par les préceptes de la loi islamique – la chari‘a en arabe –, que ça soit sous la forme d’un Etat pour les uns, ou d’une organisation sociale pour les autres. En effet, de nombreux islamistes dits modérés s'accommoderaient volontiers d'un régime laïc leur concédant l'encadrement religieux de la société. Avant le Printemps arabe, ce type d’alliance prévalait. Associés au pouvoir, certains groupes islamistes (comme les Frères musulmans égyptiens et jordaniens) avaient pignon sur les sphères sociales et religieuses, moyennant, bien sûr, renonciation à toute activité d'opposition et soutien sans failles du régime.

 

En Egypte, le parti islamiste dominant et redouté est celui des Frères musulmans [al-ikhwan al-muslimin]. Qualifié de « radical6 » par de nombreux observateurs, ce mouvement recèle des dynamiques plus complexes. Si dans l’Egypte coloniale, il s’est radicalisé sous la coupe de Sayyid Qutb, émule du fondateur Hassan al-Banna exécuté en 1966, il a, entre temps, « mis de l’eau dans son vin ». En effet, les spécialistes des Frères musulmans égyptiens observent depuis plusieurs années des mutations patentes au sein du mouvement qui l’élèvent au rang d’« islamistes modérés ». Patrick Haenni, politologue suisse, affirmait en 2004 qu’une composante notable des Frères musulmans avait fait son « lifting démocratique7 ». ‘Abd al-Mun‘im Abu al-Futuh, alors porte-parole du mouvement, incitait ainsi au « dépoussiérage de la culture militante au sein de la confrérie, […] et prônait l'adoption sans réserve de la démocratie comme instrument de régulation du pouvoir8 ».

Depuis, ce « lifting démocratique » a pris quelques rides. Ces dernières années ont révélé l’existence de deux tendances au sein du mouvement : la première, conservatrice, à laquelle appartient le guide suprême Muhammad Badi, est représentée par une vieille génération plus séduite par les idées salafistes, caractérisées par un retour aux sources de l’islam, que par les principes de la démocratie ; la seconde, à laquelle appartient Abu al-Futuh, se veut résolument démocratique, ouverte au multipartisme, à l’émancipation des femmes et à l’intégration des coptes au jeu politique. Il est difficile d’évaluer l’ampleur de cette scission interne et le poids politique de chacune des tendances. Toutefois la voix des démocrates semble prévaloir pour l’instant, sans être contestée par les conservateurs. Certains vilipendent la pratique de la tuqya, art du double langage en arabe, qui viserait à séduire l’électorat démocrate. Mais ces accusations paraissent peu vraisemblables, tant il est difficile d’imaginer, dans ce climat révolutionnaire avide de démocratie et de liberté, pareille manipulation passer comme une lettre à la poste. Si les conservateurs envisageaient en effet de profiter des retombées du discours démocratiste pour gonfler leurs rangs, on voit mal comment ils pourraient soustraire a posteriori cet aspect à leur programme sans être cloués au pilori.

Aujourd'hui, peut-on affirmer que les Frères musulmans peuvent s'emparer du pouvoir en Egypte ? Pour l'instant, ils ne sont pas revenus sur leur position de ne pas présenter de candidats aux élections présidentielles, mais souhaitent participer aux élections législatives qui doivent se tenir en septembre prochain. Les données dont on dispose révèlent que la présumée victoire écrasante de l'organisation tient plus de la galéjade que du tangible. Récemment, Muhammed Badi s’est targué de pouvoir gagner 75% des sièges du Parlement aux élections législatives9 prévues en septembre prochain, mais ce score, peu probable, ne s’appuie sur aucune statistique. Le mouvement affirme n’envisager de conquérir qu’un tiers des sièges. Malgré les démentis, cette restriction semble émaner d’un accord tacite avec le Haut commandement militaire, très critiqué par les révolutionnaires. Liaison d’autant plus dangereuse que les Frères musulmans ont récemment annoncé leur soutien à Muhammad el-Baradei10, candidat à la présidentielle s'opposant à celui de l'armée, ‘Amr Moussa. Dans les deux cas, l'organisation semble jouer sur tous les tableaux et mise sur l’alliance d’intérêts.

Par ailleurs, les Frères égyptiens ont pris l’approbation du référendum sur les amendements constitutionnels (à 77,2% pour 41% de participants) comme une victoire personnelle, alors que ces changements, qui concernent la durée du mandat présidentiel, les lois d'exception, ou encore l'âge du président, sont moins révélateurs d'un soutien populaire à leur mouvement que d'une volonté de faire avancer la démocratie. Bien qu'ils aient exhorté leurs sympathisants à voter oui, on ne peut leur attribuer cette victoire sans informations empiriques sur le profil des votants.

 

Après l’exil, Ennahda et les élections

 

En Tunisie, le retour du parti islamiste Ennahda [la Renaissance], fondé en 1981, et l'accueil de son fondateur Rached Ghannouchi à Tunis, après près de vingt ans d'exil forcé, par une foule inattendue de sympathisants, a suscité et suscite autant d'angoisse chez les islamo-sceptiques. Ce mouvement d’inspiration frériste, qui plaide pour « l'enracinement des principes démocratiques dans la culture islamique11 », n’a pourtant rien de radical. D’abord, Ennahda s’est construit sur un relatif pluralisme interne, notamment grâce à sa porosité relative à certains thèmes de la gauche, et à la mise à distance du tronc idéologique de l'islam politique des Frères musulmans égyptiens12 – comme en témoigne le remplacement du slogan  « L'islam, c'est la solution » par « La liberté, c'est la solution ». Ensuite, le mouvement est conscient qu’il revient au pays dans un moment politique où le pragmatisme domine, et où la grammaire démocratique s’est imposée13, ce qui oriente considérablement ses positions.

Ainsi, à l’occasion de la journée mondiale de la femme, Ennhada s'est prononcé contre la polygamie et pour le maintien du Code du statut personnel : « Nous ne trouvons rien dans le Code du statut personnel qui soit en contradiction avec nos convictions, nos principes et nos valeurs14 ». Au début du mois d'avril, les communiqués émis par les ministères de l’intérieur et de l’enseignement proscrivant la prière sur les places publiques, pour ne pas entraver la circulation15, et le port du niqâb [voile intégral] – banni sous Ben Ali – dans les universités publiques16 n'ont suscité ni vagues d’indignation, ni protestations, et ont été respectées, ce qui donne du crédit à leur propos.

En février dernier, le mouvement s’est opposé aux salafistes radicaux se réclamant du Hizb at-tahrîr17 [Parti de la libération islamique], responsables d’incursions visant à fermer des bars débitant de l’alcool et des maisons closes en Tunisie18, arguant que ces derniers « exportaient une vision déformée de l’islam19 », ce qui prouve qu’ils peuvent avoir un rôle modérateur à jouer dans la société tunisienne et dans l’arène politique.

Notons enfin que tout comme leurs confrères égyptiens, les islamistes d’Ennahda n’envisagent pas de briguer la présidence, mais ne ferment pas la porte aux législatives.

 

Cet état des lieux nous révèle que la vague islamiste attendue en Egypte et en Tunisie post-autoritaires ressemble davantage à une rivière en quête d’affluents. Il est sans doute prématuré de parler d’échec, car ces mouvements disposent d’une base sociale réelle, bien que difficile à mesurer, qu’ils pourraient encore élargir grâce à des alliances politiques. Leurs efforts de pragmatisme pourraient tout à fait les amener à tirer les leçons de leurs échecs – même si ce scénario paraît plutôt improbable sur du court terme.

 

Quoi qu’il en soit, en l’état, rien ne permet d’affirmer que ces mouvements constituent une menace pour la démocratie. A contrario, ils ont un rôle de représentation et de modération à jouer qui semble nécessaire à l’avènement d’une véritable démocratie. D’une part, ils servent de contrepoids aux islamistes les plus radicaux ; d’autre part, la concurrence qu’ils établissent sur la scène politique incite leurs détracteurs à se mobiliser et à se construire avec plus de hâte et de ferveur, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour accélérer l’édification d’un véritable espace politique pluraliste.

 

 

Article paru dans la revue Esprit, mai 2011

 

1L’expression « rue arabe » est une métaphore couramment utilisée par les médias arabes et occidentaux depuis le milieu des années 1990 pour désigner l’opinion publique arabe. Terry Régier et Muhammad Ali Khalidi, auteurs d’une étude sur l’histoire du concept, estiment que la connotation négative de « Arab Street » dans son usage anglo-saxon, qui renvoie à l’idée d’une foule « instable » et « irrationnelle », est atténuée dans les médias arabes par l’usage non exclusif du terme « shâri‘ » [rue] qui est utilisé pour désigner d’autres opinions publiques – « al-shâri‘ al-brîtânî » pour « rue britannique », etc. Cf. T. Régier et MA. Khalidi, « The Arab Street: Tracking a Political Metaphor », The Middle-East Journal, Vol. 63, n°1, Hiver 2009.
2Nicolas Sarkozy lors de son allocution télévisée du 27 février 2011, dans laquelle il justifiait le maintien des relations diplomatiques avec les régimes autoritaires, a employé ces termes exacts.
3« Pour Kadhafi, les manifestants sont des ‘drogués’ manipulés par al-Qaida »,  Le Monde/AFP, 24 février 2011. Voir aussi l’interview de Kadhafi « J’en appelle à la France », JDD, 5 mars 2011.
4G. Salamé, « Les raisons des révoltes arabes », Le Monde, 7 février 2011.
5H. Laurens, « La Révolte du monde arabe », émission télévisée Bibliothèque Médicis, 5 février 2011.
6A titre d’exemple, le géopolitiologue Frédéric Encel l’a défini comme « une confrérie fanatique de type islamiste radical ». Cf. Frédéric Encel, intervention télévisée sur TF1, « Si Moubarak tombe, les islamistes prendront le pouvoir », 27 janvier 2011.
7P. Haenni, « Division chez les Frères musulmans, la nouvelle pensée islamique des déçus de l’expérience militante », Maghreb Machrek, n° 182, hiver 2004.
8Ibid.
9Déclaration à l’agence de presse égyptienne MENA, 13 avril 2011.
10Site internet des Frères musulmans égyptiens, islamonline, 13 avril 2011
11Voir entretien de R. Ghannouchi, « Il faut une nouvelle constitution en Tunisie », L'Express, 30 janvier 2011.
12P. Haenni et Husam Tammam, « Tunisie : l’islamisme d’Ennahda, quand le politique s’impose sur le religieux », Religioscope, 28 janvier 2011.
13Ibid.
14Noureddine Bhiri, membre du bureau politique d’Ennahda, interrogé par l’AFP, 8 mars 2011.
15« Le ministère de l’intérieur interdit les prières dans les rues », Tuniscope, 7 avril 2011.
16Le ministre tunisien de l'Education Taieb Baccouche a ainsi déclaré que « Le niqab est catégoriquement interdit dans les établissements d'enseignement et ne pourra être autorisé, parce qu'il n'existe aucune relation entre ce vêtement et l'Islam »
17« Parti de la libération islamique » fondé en 1953 par le cheikh palestinien Taqi ad-dîn al-Nabahani. D’après le politologue Bernard Rougier, ce mouvement transnational défend une idéologie « tournée vers le rétablissement du califat islamique et la destruction des régimes arabes dans leurs frontières actuelles », (B. Rougier, Le Djihad au quotidien, PUF, 2004). Le porte-parole de la branche tunisienne, Ridha Belhaj, qui a annoncé la création de son Parti arabe islamiste, s’est prononcé contre le multipartisme et la démocratie.
18« Montée de l’islamisme et inquiétudes », blog tunisien Carpe Diem, 19 février 2011.
19Interview de Rached Ghannouchi accordée à la chaîne câblée al-Jazeera, 22 janvier 2011.

notes

1L’expression « rue arabe » est une métaphore couramment utilisée par les médias arabes et occidentaux depuis le milieu des années 1990 pour désigner l’opinion publique arabe. Terry Régier et Muhammad Ali Khalidi, auteurs d’une étude sur l’histoire du concept, estiment que la connotation négative de « Arab Street » dans son usage anglo-saxon, qui renvoie à l’idée d’une foule « instable » et « irrationnelle », est atténuée dans les médias arabes par l’usage non exclusif du terme « shâri‘ » [rue] qui est utilisé pour désigner d’autres opinions publiques – « al-shâri‘ al-brîtânî » pour « rue britannique », etc. Cf. T. Régier et MA. Khalidi, « The Arab Street: Tracking a Political Metaphor », The Middle-East Journal, Vol. 63, n°1, Hiver 2009.
2Nicolas Sarkozy lors de son allocution télévisée du 27 février 2011, dans laquelle il justifiait le maintien des relations diplomatiques avec les régimes autoritaires, a employé ces termes exacts.
3« Pour Kadhafi, les manifestants sont des ‘drogués’ manipulés par al-Qaida »,  Le Monde/AFP, 24 février 2011. Voir aussi l’interview de Kadhafi « J’en appelle à la France », JDD, 5 mars 2011.
4G. Salamé, « Les raisons des révoltes arabes », Le Monde, 7 février 2011.
5H. Laurens, « La Révolte du monde arabe », émission télévisée Bibliothèque Médicis, 5 février 2011.
6A titre d’exemple, le géopolitiologue Frédéric Encel l’a défini comme « une confrérie fanatique de type islamiste radical ». Cf. Frédéric Encel, intervention télévisée sur TF1, « Si Moubarak tombe, les islamistes prendront le pouvoir », 27 janvier 2011.
7P. Haenni, « Division chez les Frères musulmans, la nouvelle pensée islamique des déçus de l’expérience militante », Maghreb Machrek, n° 182, hiver 2004.
8Ibid.
9Déclaration à l’agence de presse égyptienne MENA, 13 avril 2011.
10Site internet des Frères musulmans égyptiens, islamonline, 13 avril 2011
11Voir entretien de R. Ghannouchi, « Il faut une nouvelle constitution en Tunisie », L'Express, 30 janvier 2011.
12P. Haenni et Husam Tammam, « Tunisie : l’islamisme d’Ennahda, quand le politique s’impose sur le religieux », Religioscope, 28 janvier 2011.
13Ibid.
14Noureddine Bhiri, membre du bureau politique d’Ennahda, interrogé par l’AFP, 8 mars 2011.
15« Le ministère de l’intérieur interdit les prières dans les rues », Tuniscope, 7 avril 2011.
16Le ministre tunisien de l'Education Taieb Baccouche a ainsi déclaré que « Le niqab est catégoriquement interdit dans les établissements d'enseignement et ne pourra être autorisé, parce qu'il n'existe aucune relation entre ce vêtement et l'Islam »
17« Parti de la libération islamique » fondé en 1953 par le cheikh palestinien Taqi ad-dîn al-Nabahani. D’après le politologue Bernard Rougier, ce mouvement transnational défend une idéologie « tournée vers le rétablissement du califat islamique et la destruction des régimes arabes dans leurs frontières actuelles », (B. Rougier, Le Djihad au quotidien, PUF, 2004). Le porte-parole de la branche tunisienne, Ridha Belhaj, qui a annoncé la création de son Parti arabe islamiste, s’est prononcé contre le multipartisme et la démocratie.
18« Montée de l’islamisme et inquiétudes », blog tunisien Carpe Diem, 19 février 2011.
19Interview de Rached Ghannouchi accordée à la chaîne câblée al-Jazeera, 22 janvier 2011.