Les trois révolutions égyptiennes, ou la puissance de l’histoire

Omnia EL SHAKRY

Traducteur : MARELLI Joëlle


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Au début du soulèvement égyptien de 2011, on a entendu des experts médiatiques, des amis et des collègues s’affairer à chercher des métaphores adéquates pour décrire les manifestations de masse et la révolution en Égypte. Pour autant que l’on se référait à l’ « histoire » dans ces discussions, c’était généralement sous l’angle de la répétition ou de l’analogie - le mur de Berlin, la place Tiananmen, la première Intifada palestinienne, la Révolution iranienne, la Commune de Paris et enfin la Révolution française, ainsi que les révolutions égyptiennes de 1919 et 1952. Mais ces saisissantes comparaisons n’en cachent-elles pas plus qu’elles n’en révèlent ? En effet, on pourrait soutenir que l’un des aspects les plus frappants des débats médiatiques contemporains au sujet de l’Égypte de Moubarak est l’absence de tout véritable sens de l’histoire. Les comparaisons rhétoriques et la licence poétique ne suffisent pas à remplir ce vide.

S’il est vrai qu’une compréhension  du processus de privatisation, de marginalisation économique, de consumérisme et d’ajustement structurel auquel nous nous référons sous le terme de « néolibéralisme » est essentielle à la compréhension du déploiement contemporain des événements, particulièrement pour ce qui concerne l’existence de larges inégalités économiques et l’appauvrissement des masses démographiques, la focalisation sur le seul néolibéralisme ne permet pas d’appréhender la question des relations historiques, en Égypte, entre les gouvernants et les gouvernés. À quoi ressemblerait une perspective historique de long terme, une vision structurelle plus profonde des événements en Égypte ? M’intéressant aux manifestations et aux mobilisations populaires dans les révolutions égyptiennes de 1919, 1952 et 2011, je centrerai mon analyse sur la dynamique interne de chacune de ces révolutions et sur les discontinuités entre elles ; je les définis respectivement comme nationaliste, passive et populaire.

 

Une première dans l’histoire égyptienne :

 

la révolution de 1919

 

Occupée de fait par la Grande-Bretagne dès 1882, l’Égypte n’obtint son indépendance vis-à-vis de la domination coloniale qu’au terme de manifestations soutenues. Dans le sillage de la révolution de 1919 et au terme de deux années de négociations bloquées, les Britanniques abolirent la loi martiale et accordèrent à l’Égypte en février 1922 une indépendance nominale unilatérale. Cependant, les Britanniques continuèrent d’exercer le contrôle sur la sécurité des communications impériales, la défense égyptienne, la protection des intérêts étrangers et des minorités, ainsi que sur le Soudan. La révolution de 1919 se fit en deux étapes : la violente et brève période de mars 1919, celle des mobilisations à grande échelle de la paysannerie dans les zones rurales, qui fut réprimée par l’action militaire britannique ; et la phase commencée en avril 1919, plus longue, moins violente et plus urbaine, avec une vaste participation des étudiants, ouvriers, avocats et autres professions.

 

Les crises économiques et politiques de la Première Guerre mondiale, qui se traduisirent en Égypte par l’expansion de la bureaucratie de l’État colonial, la conscription forcée des Égyptiens, l’appropriation étatique de la production de coton, enfin par l’obligation d’approvisionnement des troupes britanniques, entraînèrent une crise du contrôle politique. Dans la concurrence pour le pouvoir politique qui s’ensuivit entre les effendiyya (nationalistes de la classe moyenne) et le régime colonial, le Wafd ou Parti de la délégation (principal parti politique nationaliste égyptien pendant une bonne partie de la première moitié du XXe siècle) et la rébellion de 1919 étaient nés. Mais 1919 fut-il pour autant un soulèvement unifié où paysans, travailleurs et politiciens fusionnèrent en soutien à un nationalisme naissant quand les Britanniques manquèrent à leur promesse d’accorder son indépendance à l’Égypte ?

 

Dans le contexte urbain, 1919 représentait la consolidation d’un mouvement ouvrier (syndicats, militantisme ouvrier, grèves nationales) qui s’était forgé au carrefour d’une conscience nationale et d’une conscience de classe1. De tels mouvements ouvriers étaient enveloppés dans le nationalisme anticolonial de l’époque, tandis que des groupes de gauche plus radicaux étaient incapables de prendre pied dans le contexte de la plateforme nationaliste modérée du Wafd qui réclamait la fin de l’exploitation économique et politique étrangère. De plus, ni la mobilisation de la paysannerie, ni les subversions momentanées de l’ordre rural ne se matérialisèrent, en fait, en révolution paysanne à grande échelle ; le Wafd, recherchant la souveraineté politique et la démocratie parlementaire, continua d’osciller durant toute sa mandature entre populisme et conservatisme social. Certains arguèrent que l’appel nationaliste « indépendance, liberté et justice » ne pouvait avoir le même sens pour les paysans, qui cherchaient à se libérer de la colonisation de leur vie économique par des intérêts fonciers, que pour l’intelligentsia urbaine2. Quelle que soit la perspective adoptée, il est clair que la révolution de 1919 signifiait des choses différentes selon les différents segments de la population. Mais, en tous les cas, du point de vue des principaux éléments nationaux émergeant au pouvoir, elle n’avait pas pour but la transformation radicale de la structure sociale ou des rapports de classe, mais plutôt l’assertion d’un nationalisme territorial face au colonialisme britannique. En d’autres termes, c’était une révolution nationaliste.

 

La révolution de 1952

 

Avant 1952, le paysage politique égyptien était caractérisé par le Palais, le Wafd et une multitude de groupes d’opposition allant des Communistes aux Frères musulmans. Ce paysage idéologique très bigarré était marqué par un engagement pour le nationalisme économique et un désir de débarrasser entièrement l’Égypte du contrôle étranger, en particulier de la présence des troupes britanniques sur le sol égyptien. En outre, la question plus large de l’indépendance politique complète se croisait avec les difficultés économiques rencontrées par la majorité de la population. Les années qui suivirent 1929 furent celles de la dépression économique mondiale et, durant cette période, les salaires agricoles tombèrent d’environ 40%, d’après les estimations. Les années 1930 furent caractérisées par une agitation de grande ampleur, avec une activité accrue des paysans des ouvriers et des syndicats ainsi qu’une agitation étudiante et des manifestations.

 

Le coup d’État militaire et la révolution de 1952 conduite par Gamal Abdel-Nasser et les Officiers libres forcèrent au départ le roi Farouk, monarque décadent, et installèrent à sa place Muhammad Naguib comme président de la nouvelle République. Comprendre cette période de l’histoire égyptienne, c’est contribuer à clarifier quelque peu les attitudes ambivalentes qui existent à l’égard de l’armée en Égypte et l’attente exprimée par les manifestants [de 2011] que l’armée les protègerait de la violence des services de sécurité et de police.

 

Les interprétations du nassérisme sont habituellement centrées sur l’appareil d’État. Les discussions se focalisent sur la structure étatique autoritaire-bureaucratique caractérisée par un processus hautement centralisé de développement socio-économique, une bourgeoisie d’État patrimoniale et corporatiste, un système de parti unique soutenu par un appareil répressif d’État, et une idéologie populiste. D’après les interprètes, cette formation politique s’est révélée incapable de restructurer radicalement l’État, la société et l’économie de l’Égypte, comme l’indique l’échec à reconstruire un État-nation pleinement industrialisé, capitaliste ou socialiste, mais démocratique3. C’est le classique « modèle de dictature militaire autoritaire » dont parle habituellement la presse. Mais un modèle aussi monolithique ne parvient pas à restituer de manière adéquate la complexité du nassérisme. Autrement dit, il échoue à rendre compte à la fois des « aliénations et attachements » propres au nassérisme4.

 

Le nassérisme se caractérisait en fait par de nouveaux modes de gouvernance, d’expertise et de savoir social, donc par une idéologie et une pratique de la protection sociale fondées sur un appareil d’État arbitre non seulement du développement économique, mais aussi de la protection sociale. Ce modèle de protection sociale reposait sur un pacte éthique entre le peuple et l’État, sur un contrat social où la possibilité de changement révolutionnaire ou démocratique était échangée contre des réformes sociales au coup par coup et l’amélioration de la condition des classes laborieuses. Il était, en outre, fondé sur une vision du « peuple » (al-sha’ab) comme moteur générateur de l’histoire et comme ressource de la richesse nationale (le moteur de son développement, en quelque sorte),  ainsi que sur une politique interventionniste de planification et d’ingénierie sociale. La protection sociale ne doit évidemment pas être comprise comme un processus bienveillant par lequel l’État guiderait les citoyens vers leur propre bien-être. Il implique plutôt un processus social et politique de reproduction de rapports sociaux particuliers, souvent fondé sur la violence et la coercition, au moins partiellement pour minimiser les antagonismes de classe5.

 

Un tel modèle reposait sur une violence fondatrice dont les traces remontent au printemps 1954, lorsqu’un front uni de wafdistes, de communistes, de Frères musulmans et d’autres avait exigé la fin de la dictature militaire et un retour au gouvernement civil et au système constitutionnel. Conduits largement par les étudiants, les manifestants avaient envahi les rues en mars et cerné le palais Abdin en exigeant les libertés politiques. Au terme d’une série de négociations et de manœuvres politiques, Nasser avait consolidé son pouvoir, devenant Premier ministre et président du Conseil du Commandement révolutionnaire en avril 19546. Politiquement, le régime cherchait à contenir la possibilité d’un mouvement populaire de large assise, d’où les tentatives de cooptation et la violence exercée contre ses deux principaux artisans, les Frères musulmans et la gauche communiste marxiste, ainsi que l’abolition des partis et organisations politiques. De manière similaire, la politique du régime à l’égard du militantisme ouvrier et du syndicalisme se caractérisa par une politique à double détente, d’une part de cooptation des leaders ouvriers et syndicaux, qui furent corporés dans l’appareil d’État, et d’autre part de vaste révision de la législation du travail (instituant par exemple la sécurité du travail et une amélioration des bénéfices matériels). L’action ouvrière autonome et l’indépendance politique des syndicats furent réduites par une législation interdisant toutes les grèves, des lois sur l’arbitrage et la conciliation des conflits du travail, ainsi qu’une nouvelle loi syndicale7. Cela apporte un contexte plus large et important pour comprendre la portée historique des syndicats indépendants de secteur public récemment apparus, actifs dans les manifestations de 2011.

 

Le régime de Nasser concentra ses efforts sur le démantèlement de la vieille aristocratie terrienne par des réformes agraires et sur la cooptation de la vieille bourgeoisie industrielle afin de faire avancer ses propres objectifs d’industrialisation nationale à grande échelle. Cependant, la nouvelle classe qui émergea et caractérisa le secteur public d’État était une « bourgeoisie d’État » formée de la nouvelle classe des technocrates et d’éléments plus anciens de la bourgeoisie industrielle, financière et commerciale qui s’étaient frayé un chemin dans le secteur public8.

 

Le nassérisme représentait ainsi la formation d’une classe capitaliste d’État, la liquidation de ses principaux rivaux idéologiques et la répression des mobilisations populaires venues d’en bas, alors même qu’il était couplé à une puissante idéologie de protection sociale et une charismatique rhétorique anti-impérialiste (considérablement renforcée par la mobilisation égyptienne devant une agression étrangère tripartite et par la nationalisation du canal de Suez). Ce modèle de protection sociale peut être considéré comme un marché faustien où le « peuple » troqua les libertés politiques démocratiques et une restructuration plus radicale de l’ordre social contre des programmes de protection sociale qui détournèrent l’attention de la restructuration des rapports sociaux, en mettant l’accent sur des réformes ponctuelles et palliatives pour les classes laborieuses. En d’autres termes, ce fut une révolution passive.

 

Le néolibéralisme de 1974

 

La disparition du nassérisme fut le produit complexe, d’une part, de contradictions idéologiques internes et d’antagonismes de classe apparus dans la poursuite du socialisme par le régime et, d’autre part, de conflits politiques externes, à savoir la guerre de 1967 avec Israël. La politique de libéralisation de l’Égypte dans le cadre de l’Infitah (ouverture) fut inaugurée en octobre 1974 par le Document présidentiel de travail d’Anouar Sadate, dans une tentative pour créer une transition vers une économie libre de marché. L’Infitah a pavé le chemin d’un changement, dans les relations internationales et intérieures, caractérisé par un rapprochement général avec le capital étranger et un renforcement du secteur privé grâce à une série de concessions gouvernementales, c’est-à-dire un double processus, interne et externe, de libéralisation.

 

Parmi les traits marquants de l’Infitah, qu’une série d’interventions régulatoires et une transformation des conditions mondiales du capitalisme rendit possibles, il y avait la création d’un environnement favorable aux projets d’investissements étrangers (habituellement sous forme de coentreprises) au moyen d’une nouvelle loi d’investissement prévoyant divers privilèges (comme des exemptions d’impôts pour les entreprises étrangères) ; une décentralisation et une libéralisation du commerce international, signalant la fin du monopole de secteur public sur le commerce avec l’étranger et l’ouverture de l’économie aux biens étrangers via le secteur privé ; un vaste afflux d’aide internationale ; la libéralisation de la politique fiscale ; l’abolition des sociétés publiques de holding jusqu’alors chargées de la planification, de la coordination et de la supervision du secteur public et, corollairement, une décentralisation de la planification économique d’État ; enfin l’affaiblissement du contrôle de l’État sur l’entreprise publique au moyen d’une libéralisation des salaires et des règlementations de l’emploi partiellement facilitée par une redéfinition du secteur public, conférant ainsi davantage d’autonomie au secteur privé9.

 

Les principaux agents et architectes de l’Infitah étaient une combinaison de membres de l’ancienne bourgeoisie industrielle ayant réussi à s’insinuer dans l’appareil d’État après la révolution de 1952, de membres de la bourgeoisie technocratique d’État apparue sous Nasser (strate supérieure de l’élite bureaucratique et managériale,  fonctionnaires publics de haut rang, officiers et hauts responsables, administrateurs des sociétés de secteur public, etc), enfin la bourgeoisie commerciale émergente, dont les activités financières avaient été ouvertes par l’Infitah – commerçants de gros, entrepreneurs, marchands d’import-export, etc10. Cela explique en partie la complexité de l’appareil militaire, divisé entre l’échelon de l’élite militaire (étant donné son implication dans l’accumulation capitalistique durant l’Infitah) et les soldats de la troupe, et le fossé économique les séparant.

 

Avec les politiques d’ajustement structurel imposées par le FMI dans les années 1990, ces processus furent grandement intensifiés par la concentration du capital dans un nombre encore plus réduit de mains. C’est ainsi qu’apparurent de vastes oligopoles d’affaires, comme celui de la famille Sawiri - des agents locaux de Hewlett Packard et de Microsoft qui fondèrent en 1976 Orascom, une affaire de famille qui prospéra grandement sous Moubarak11 Il est utile de rappeler que Naguib Sawiri, l’un des individus mis en avant pour le soi-disant « Comité des sages »12 [début février 2011, Ndlr], a édifié sa fortune en combinant contrats gouvernementaux (civils et militaires) et liens avec des banques privées. Cette  distinction entre capital nationaliste et capital néolibéral est actuellement soulignée par de nombreux patrons d’affaires, en Égypte, , dans un effort pour renforcer leur légitimité Toutefois, dans l’ère post-Moubarak, cette quête de légitimité ne sera pas facile à digérer par ceux qui ont immensément souffert sous ce régime néolibéral. Le néolibéralisme a entraîné un retrait du secteur public et l’élimination de nombre des avantages du filet de protection sociale obtenus par les classes laborieuses sous Nasser. L’immense polarisation de la richesse, radicalement exacerbée depuis les années 1990, a condamné de nombreux Égyptiens à consumer leur existence dans la quête de nourriture, d’un abri et d’un peu de dignité humaine, et l’on estime à 40% le nombre de personnes vivant près du seuil de pauvreté ou en-dessous. Fait décisif, ces politiques se sont pas restées tout à fait incontestées, comme le démontrent les émeutes du pain de 1977 et les émeutes des Services de la Sécurité centrale (amn markazi) de 1986.

 

2011

 

Plutôt que de repérer dans l’éruption spontanée de manifestations du 25 janvier 2011 une absence de cohésion idéologique ou politique, on peut y voir le produit d’un assemblage historique sans précédent de forces et de contradictions complexes. Comme l’a noté Mohammed Bamyeh dans « La Révolution égyptienne : premières impressions de terrain », la révolte s’est caractérisée par un haut degré de spontanéité, de marginalité, par l’appel à un gouvernement civil et par la priorité faite aux griefs politiques sur les griefs économiques. On a ainsi assisté à la participation d’un large éventail de groupes aux orientations idéologiques diverses, et pourtant cohérents et clairs dans leur exigence de la fin de l’Ancien régime13. Ces groupes comprenaient de forts éléments syndicaux et d’autres mouvements de travailleurs, inspirés par la grève de 2006 à Malhalla. Mais ces mouvements de travailleurs ne recouvrent pas tous les types d’acteurs impliqués – avec notamment, bien sûr, les nouveaux mouvements sociaux (qu’ils soient de gauche, féministes, légalistes-juridiques, liés aux ONG ou aux organisations galvanisées par les médias sociaux) évoqués par Paul Amar dans « Why Mubarak is Out », ainsi que les Frères musulmans, qui se sont publiquement engagés en faveur d’un gouvernement civil et pluraliste.

 

Ceux qui sont sur le terrain en Égypte savent ce qu’ils veulent : la fin de Moubarak, la fin des lois d’urgence qui étranglent l’expression politique en Égypte depuis 1981, un gouvernement civil avec une nouvelle constitution garantissant des élections et la limitation des pouvoirs politiques, et des procès pour ceux qui ont été impliqués dans les massacres de manifestants. Malgré les machinations occidentales, il est clair que ce qui sera pas accepté, c’est l’insinuation de quelque force d’ancien régime que ce soit dans une Égypte post-Moubarak, qu’il s’agisse des requins néolibéraux de la finance, de contre-révolutionnaires ou d’opportunistes politiques. Les voix de Tahrir, d’Alexandrie, de Mahalla, de Suez et de Minya doivent être entendues dans leur appel au « retournement du rapport de forces14 ». En d’autres termes, c’est une révolution du peuple.

 

Notes

1Joel Beinin et Zachary Lockman, Workers on the Nile: Nationalism, Communism, Islam and the Egyptian Working Class, 1882-1954, Princeton, Princeton University Press, 1987.
2Reinhard Schulze, “Colonization and Resistance: The Egyptian Peasant Rebellion, 1919,” in Peasants and Politics in the Modern Middle East, éds. J. Waterbury and F. Kazemi, Miami, Florida International Press, 1991. Voir aussi Sayyid Ashmawi, Al-fellahun wal-sulta, Le Caire, Mirit, 2001; et Ellis Goldberg, “Peasants in Revolt—1919,” International Journal of Middle East Studies 24, no. 2 (May 1992), 261-80.
3Voir par exemple Anouar Abdel-Malek, Egypt: Military Society. The Army Regime, the Left and Social Change under Nasser, traduit par Charles Lam Markmann, New York, Vintage, 1968; Kirk Beattie, Egypt During the Nasser Years: Ideology, Politics and Civil Society, Boulder, Westview Press, 1994 ; Joel Gordon, Nasser's Blessed Movement: Egypt's Free Officers and the July Revolution, Oxford, Oxford University Press, 1992; Elie Podeh et Onn Winckler, eds. Rethinking Nasserism: Revolution and Historical Memory in Modern Egypt, Floride, University of Florida Press, 2004.
4Sur la distance et l’attachement par rapport au socialisme soviétique, voir Alexei Yurchak, Everything Was Forever, Until It Was No More: The Last Soviet Generation, Princeton, Princeton University Press, 2006.
5Je développe plus longuement ma discussion du nassérisme dans The Great Social Laboratory: Subjects of Knowledge in Colonial and Postcolonial Egypt, Palo Alto, Stanford University Press, 2007, chapitre 7. Voir aussi Amira El-Azhary Sonbol, The New Mamluks: Egyptian Society and Modern Feudalism, Syracuse, NY, Syracuse University Press, 2000, où elle considère le nassérisme comme la continuation de modèles plus anciens de féodalisme et de paternalisme associés au socialisme moderne.
6Voir Sherif Younis, Al-Zahf Al-Muqaddas, Le Caire, Mirit, 2005.
7Voir Marsha Pripstein Posusney, Labor and the State in Egypt: Workers, Unions and Economic Restructuring, New York, Columbia University Press, 1997; Robert Bianchi, Unruly Corporatism: Associational Life in Twentieth Century Egypt, Oxford, Oxford University Press, 1989.
8Mahmoud Hussein, Class Conflict in Egypt (1945-1971), New York, Monthly Review Press, 1978.
9Ali Dessouki, “The Public Sector in Egypt,” in Employment and Structural Adjustment: Egypt in the 1990s, ed. Heba Handoussa et Gillian Potter, Le Caire, American University in Cairo Press, 1991.
10Malak Zaalouk, Power, Class, and Foreign Capital in Egypt, Londres, Zed Books, 1989.
11Timothy Mitchell, Rule of Experts: Egypt, Techno-politics, Modernity, Berkeley, University of California Press, 2002, chapitre 9.
12Constitué en février 2011 (NdT).
13En français dans le texte.
14Michel Foucault, « Nietzsche, la généalogie, l’histoire », Dits et écrits II, Paris, Gallimard, 1994, p. 136-156.
1Joel Beinin et Zachary Lockman, Workers on the Nile: Nationalism, Communism, Islam and the Egyptian Working Class, 1882-1954, Princeton, Princeton University Press, 1987.
2Reinhard Schulze, “Colonization and Resistance: The Egyptian Peasant Rebellion, 1919,” in Peasants and Politics in the Modern Middle East, éds. J. Waterbury and F. Kazemi, Miami, Florida International Press, 1991. Voir aussi Sayyid Ashmawi, Al-fellahun wal-sulta, Le Caire, Mirit, 2001; et Ellis Goldberg, “Peasants in Revolt—1919,” International Journal of Middle East Studies 24, no. 2 (May 1992), 261-80.
3Voir par exemple Anouar Abdel-Malek, Egypt: Military Society. The Army Regime, the Left and Social Change under Nasser, traduit par Charles Lam Markmann, New York, Vintage, 1968; Kirk Beattie, Egypt During the Nasser Years: Ideology, Politics and Civil Society, Boulder, Westview Press, 1994 ; Joel Gordon, Nasser's Blessed Movement: Egypt's Free Officers and the July Revolution, Oxford, Oxford University Press, 1992; Elie Podeh et Onn Winckler, eds. Rethinking Nasserism: Revolution and Historical Memory in Modern Egypt, Floride, University of Florida Press, 2004.
4Sur la distance et l’attachement par rapport au socialisme soviétique, voir Alexei Yurchak, Everything Was Forever, Until It Was No More: The Last Soviet Generation, Princeton, Princeton University Press, 2006.
5Je développe plus longuement ma discussion du nassérisme dans The Great Social Laboratory: Subjects of Knowledge in Colonial and Postcolonial Egypt, Palo Alto, Stanford University Press, 2007, chapitre 7. Voir aussi Amira El-Azhary Sonbol, The New Mamluks: Egyptian Society and Modern Feudalism, Syracuse, NY, Syracuse University Press, 2000, où elle considère le nassérisme comme la continuation de modèles plus anciens de féodalisme et de paternalisme associés au socialisme moderne.
6Voir Sherif Younis, Al-Zahf Al-Muqaddas, Le Caire, Mirit, 2005.
7Voir Marsha Pripstein Posusney, Labor and the State in Egypt: Workers, Unions and Economic Restructuring, New York, Columbia University Press, 1997; Robert Bianchi, Unruly Corporatism: Associational Life in Twentieth Century Egypt, Oxford, Oxford University Press, 1989.
8Mahmoud Hussein, Class Conflict in Egypt (1945-1971), New York, Monthly Review Press, 1978.
9Ali Dessouki, “The Public Sector in Egypt,” in Employment and Structural Adjustment: Egypt in the 1990s, ed. Heba Handoussa et Gillian Potter, Le Caire, American University in Cairo Press, 1991.
10Malak Zaalouk, Power, Class, and Foreign Capital in Egypt, Londres, Zed Books, 1989.
11Timothy Mitchell, Rule of Experts: Egypt, Techno-politics, Modernity, Berkeley, University of California Press, 2002, chapitre 9.
12Constitué en février 2011 (NdT).
13En français dans le texte.
14Michel Foucault, « Nietzsche, la généalogie, l’histoire », Dits et écrits II, Paris, Gallimard, 1994, p. 136-156.